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Le procès et le supplice de Ravaillac

         A la suite de son geste régicide, Ravaillac fut conduit à l'Hôtel de Retz puis à la Conciergerie où il subit trois interrogatoires.

Au cours de ceux-ci, il mit son cœur à nu, raconta notamment ses trois voyages d'Angoulême à Paris pour parler au Roi, de ne pas faire la guerre au Pape et de revenir à la puissance de l'église catholique, apostolique et romaine. Son dernier départ le jour de Pâques, sa fuite jusqu'à Etampes puis comment au pied de l'Ecce Homo sa résolution funeste avait pris corps, pour la délivrance de son âme.


La sûreté de son geste divin retourne à ses scrupules, à l'éternelle inquiétude qu'il peut avoir. Mais la divine espérance reprend le dessus et il s'en remet à la miséricorde éternelle, à tel point qu'il ne se défend pas contre le père d'Aubigny lorsque celui-ci réfute lui avoir remis un sou et que tout cela n'était que rêverie de son esprit faible.

«Comment un Jésuite pourrait-il donner de l'argent puisqu'il n'en porte Jamais?».

 

Pour le faire avouer de donner ses complices on lui indiqua avoir dépêché un excès à Angoulême pour ramener son père, sa mère et ses autres parents, la Cour se donnant le droit à les faire périr cruellement comme l'y autorisait la loi divine. Ravaillac se tut, baissa la tête, des larmes de ses yeux apparurent. On ne lui demandait qu'une chose, c'était le nom de ses complices, ni sa vie, ni sa douleur n'intéressait les hommes de loi. Toute la nuit il réfléchit et le lendemain avec solennité déclare qu'il n'y a nulle apparence qu'il ait été séduit par l'argent car:

« Qui a la volonté de tuer pour de l'argent ne va pas avertir trois fois le Roi, ne fait pas trois fois le voyage d'Angoulême à Paris» comme l'a reconnu le Sieur de La Force au procès.

 

On ouvrit le cœur de Cotton qu'il portait depuis que le chanoine Guillebaud lui avait donné autrefois et qui devait contenir un morceau de la vraie croix. Il se trouva vide. Ravaillac fut décontenancé. Tout dans sa funeste vie n'était-il qu'illusion, mensonge, un rêve creux comme ce cœur!


Tout était contre lui, conspirait à sa perte. Ce fameux jour de Pâques, il n'avait pas communié, persévérant dans sa mauvaise entreprise, car il craignait que le recours à l 'hostie change sa funeste volonté. Et il était persuadé que la communion de sa mère était suffisante pour elle et pour lui.


Et humblement, il répondit à ses détracteurs: « J'ai été emporté d'un mouvement particulier contraire à la volonté de Dieu, auteur de tout bien et vérité, mais je compte sur sa miséricorde pour me pardonner mes fautes, Dieu étant plus puissant pour dissoudre le pêché, moyennant la confession et l'absolution sacerdotale, que les hommes pour l'offenser. Je prie la sacrée Vierge Marie, Messire saint Pierre, Messire saint Paul, Messire saint François, en pleurant, Messire saint Bernard et toute la cour céleste au Paradis d'être mes avocats et intercesseurs envers la Sacrée Majesté, afin qu'Elle impose sa Croix entre ma mort, le jugement de mon âme et l'enfer, espérant de la sorte être participant des mérites de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Et sur cette prière ses interrogatoires s'achevèrent.

Interrogatoires de Ravaillac